Les Ragots de la Taverne 2.0 #5
Hello There
En écrivant, j'écoute ça : New Tab
À l'heure où j'écris ce ragot je ne sais pas encore dans quel état je serai quand VOUS lirez ces lignes. Je suis à un peu plus de 12h d'un grand moment de ma vie ou d'une grande désillusion. Voyez-vous chacun a ses malédictions : Superman à la Kryptonite, moi j'ai le PSG. Cela m'a pris il y a fort longtemps, bien avant que le club soit décrié pour ses millions – alors que d'autres un peu plus blanc de maillot en claquent encore plus mais apparemment ça ne choque personne.
EN 1986, un minot de 9 ans voyait partir pour le Mexique l'équipe de France pour la Coupe du Monde. C'était dans l'émission du bien nommé Michel Drucker, Champs Élysée. Sur le plateau, il y avait bien évidemment Michel Platini, Jean Tigana, Alain Giresse mais aussi Dominique Rocheteau, Luis Fernandez, Joël Bats, les récents champions de France avec le Paris Saint Germain, club fondé par Daniel Hechter et Jean-Paul Belmondo – entre autres – à l'aune des années 70. Le gamin que j'étais, seul a aimé le foot dans sa famille, avait un peu de mal à saisir la différence entre Équipe de France, et Paris Saint Germain. Dans ma tête il était normal que l'équipe de la capitale représente le pays dans une coupe du monde.
C'est ainsi que mon amour pour le PSG a commencé, sur un malentendu.
Pour ma défense, je dirais que l'information n'était pas à l'époque ce qu'elle est aujourd'hui. Et puis j'étais vraiment le seul à aimer le foot dans ma famille; mon oncle et mon grand-père aimaient ça aussi, mais je ne vivais pas avec eux.
En grandissant et saisissant un peu mieux le concept de club et de compétition internationale, je suis resté attaché au PSG. Tout d'abord par amour pour les joueurs qui le composaient, mais surtout parce que très vite Canal + va racheter le club et que je suis un enfant de Michel Denisot et Chantal Lauby. Nous étions parmi les premiers abonnés C+ avec mes parents au village – qui était très loin de Paris d'ailleurs. Seulement 2 familles en tout dans ma commune avaient les joies des films en primeur et du foot, nous et celle du vétérinaire. C'est donc naturellement que j'ai pu commencer à suivre le championnat de France et le PSG. La Ligue des Champions – qui ne s'appelait pas encore comme ça mais la Coupe des Clubs Champions – était sur TF1 et présentée par Roger Zabel. Mais le PSG n'en était pas encore un habitué.
C'est donc une relation de longue date entre le club et moi. 40 ans d'amour, de tendresse, d'émotion mais aussi de honte, de colère, de désespoir. Ce soir – à l'heure où j'écris ces lignes – ils ont l'occasion de tout faire oublier et de m'envoyer au 7e ciel. Une revanche sur les moqueurs, la possibilité de regarder les supporters de l'OM que nous piétinons depuis une dizaine d'années dans les yeux et qu'ils arrêtent de nous faire suer avec leur " à jamais les premiers " – vous pouvez y mettre l'accent.
Je ne leur demande pas de soutenir mon club ce soir, même si moi un soir de 1993, je les ai soutenus passivement en étant avec mes amis qui supportaient l'OM pour célébrer la joie du foot. Je n'ai pas vibré comme eux, il ne faut pas exagérer, mais j'étais content pour eux.
Alors j'espère que maintenant là, en lisant ces lignes vous êtes contents pour moi...
... ou pas !
Bonne fin de civilisation.